Histoire et Patrimoine

Présentation

Saint Etienne de Chigny est composée de deux villages. L’origine du village niché dans la vallée de la Bresme se trouve au Vieux Bourg. Quelques maisons anciennes datant du XVIIème et XVIIIème entourent l’actuelle église qui remplace l’édifice du XIIème. Des poutres sculptées supportent la charpente à sept pans. Quelques traces de peintures murales, des fonts baptismaux surmontés d’une pyramide polydrome rappellent les origines de cette construction.

Actuellement c’est la partie qui s’étend sur le plateau de la Gâtine Tourangelle sur la rive droite de la Loire qui représente l’essentiel de la commune. On y trouve mairie, écoles et « nouvelle église», ainsi que quelques commerces.

Cette partie au sud de la commune, qui s’est développée avec l’essor de la batellerie possède un riche patrimoine composé du manoir d’Andigny et de nombreuses habitations troglodytiques.

Les 2 hameaux qui furent indépendants jusqu’en 1963, sont entourés de nombreux hameaux comme la Queue de Merluche, la Brosse, l’Arnerie, la Bergerie, les Ruaux et le Pont Clouet.

La superficie totale de la commune est de 2111 ha dont près de la moitié en forêt.

La commune compte aujourd’hui 1657 habitants.

Historique

Ce village verdoyant tire sont nom du saint éponyme et du latin « Castanelis » « Châtaignier ». Un vase étrusque du Vème siècle, actuellement au musée Gouin à Tours, ainsi que de nombreuses traces sur la commune d’habitat gallo romains témoignent d’une population implantée là depuis très longtemps. Le Vieux Bourg, dont l’église datant du XIIIème siècle fut rebâtie à la demande de Jean Binet, Seigneur d’Andigny entre 1542 et 1543, perd sa mairie au profit du Pont de Bresme, l’autre bourg de la commune qui devient alors le cœur vivant de Saint Etienne de Chigny.

Le patrimoine bâti

Manoir d’Andigny – St-Étienne-de-Chigny

Les Belles demeures et châteaux : Le Vieux Bourg possède une maison construite vers le XIIème siècle et refaite au XVIème siècle appelée Maison des Planches, que l’on s’accorde à désigner comme ancien lieu de culte. En effet la porte en plein cintre sur le côté étaye cette hypothèse.

Le domaine de Beauvois au lieu-dit Pont Clouet a été restauré au XXème siècle. Restent visibles, une tour du XVème siècle et l’aile du XVIIIème siècle. Le parc de 140 ha possède un circuit de promenades. Vers la fin du Moyen Age, le fief dépendait de la châtellerie d’Andigny. Depuis plusieurs propriétaires se sont succédés et l’édifice est transformé en hôtel restaurant grandes étapes françaises. Dans la partie Pont de Bresme, la Maison d’Andigny, connue depuis le XIIème siècle, change de propriétaire au XVème siècle avec la famille Binet, puis est acquise par le duc de Luynes. L’actuel propriétaire y a installé une exceptionnelle collection de petite ferronnerie ancienne du XIIème au XVIIIème siècle visible en périodes d’ouverture.

Les églises

Comme la commune compte deux entités, elle possède deux églises :

La première est la plus ancienne au Vieux Bourg. Dans l’église Saint Etienne le vitrail de la Crucifixion date du XVIème siècle et occupe une large place. Le paysage coloré et chaud en couleur intègre les portraits des donateurs M Jean Binet et son épouse.

La deuxième, L’église Notre Dame des Sept Douleurs au Pont de Bresme date du milieu du XIXème siècle lors du rapprochement des deux bourgs, devant le siège de la paroisse. Une archiconfrérie dédiée à notre Dame de la Psalette, dans le transept gauche, y est érigée.

Les troglodytes

Le troglodyte désigne l’habitant des cavités creusées dans la roche calcaire. Ces cavités creusées pour sortir des blocs de pierre de tuffeau utiles à la construction des châteaux, des églises, ont trouvé d’autres utilisations. Certaines sont devenues champignonnières, d’autres, villages ou maisons troglodytiques. En Touraine, ces caves dites « demeurâtes » étaient à l’origine essentiellement à vocation viticole. Mais depuis le Moyen Age, les Tourangeaux ont su mettre à profit ces caves pour les transformer en logis et en maisons semi troglodytiques. Ces résidences restaurées accueillent au Pont de Bresme quelques artistes séduits par cet environnement naturel.

Les moulins à vent

Mais pourquoi diable des moulins à vent alors que la Bresme a permis l’installation de plusieurs moulins à eau, (onze entre Luynes et Saint Etienne de Chigny) plus faciles à utiliser car indépendants des caprices du vent ? La réponse tient au changement climatique, non pas au réchauffement, mais au petit âge glaciaire qui a marqué la fin du XVIIIème siècle. Cette période froide et humide a provoqué de mauvaises récoltes, rendant plus précaire encore la ressource alimentaire; situation aggravée par le gel hivernal qui bloquait l’écoulement des rivières et par là même les roues des moulins. Les meuniers ne pouvaient alors plus moudre un grain déjà fort rare et les disettes qui en ont résulté font partie des causes de la révolution de 1789. C’est pour palier ces difficultés que les meuniers ont décidé d’investir dans des moulins à vent, et si quatre moulins à vocation meunière ont été édifiés, il ne reste aujourd’hui que les vestiges de trois constructions, celui de Lournay s’étant écroulé en 1806. Le moulin du Buisson Ragot est implanté au bord du coteau qui surplombe la Reynière. Il est maintenant cerné par les habitations des Terres Rouges. Les sources diffèrent sur les dates de sa construction : 1782 ou 1790, ce qui est plus probable. Il cesse toute activité avant 1860. Le moulin du « Pot au Beurre », situé sur le plateau dans le secteur ouest de la commune est daté de 1789. Au-dessus de l’entrée, on peut observer le dessin d’une maison surmontée d’une croix dans lequel s’inscrit un ostensoir. Cela signifierait qu’il était habilité à moudre le froment destiné à la fabrication des hosties pour les offices religieux. Il possédait des ailes en toile et une queue d’orientation qui ont disparu vers 1811.

Ces deux moulins, dont il ne reste que les tours maçonnées, sont aujourd’hui propriété communale. Le moulin de Briquelou, construit vers 1835, actionnait des pilons de bois qui servaient à broyer la terre destinée à la fabrication de briques puis de carreaux. Il cesse son activité vers 1900 et a depuis été transformé en château d’eau.

Le patrimoine naturel

Le Val de Loire a été classé, le 30 novembre 2000 par le Patrimoine Mondial de l’UNESCO, au patrimoine mondial de l’humanité au titre des paysages culturels.

Saint Etienne de Chigny fait parti des 260 kilomètres reconnus comme site exceptionnel alliant le patrimoine architectural et le patrimoine naturel. L’association des Bateliers de Saint Etienne de Chigny redonne vie à ce patrimoine culturel avec sa Toue Cabanée, en participant aux différentes journées de Loire, faisant naviguer de nombreux amoureux de la Loire. Il existe aussi différents rendez-vous à thèmes et des circuits de randonnées pédestres permettant une autre

vision de ces sites : L’île Buda où se jette la Besme, le parc des Grillets ou le théâtre de verdure valent le détour car ils possèdent un faune et une flore typiquement ligériennes. Autre atout pour la commune, elle dispose d’une partie du parcours de pêche de 15 kilomètres sur la Loire.

Le blason

Curieux Stéphanois, ne vous êtes-vous point questionnés un jour à propos de ce blason rouge et jaune qui orne les communications municipales et autres logos associatifs communaux ?Les blasons décoraient les boucliers des chevaliers et  étaient les seuls moyens, à l’époque,  pour reconnaître qui se cachait sous les lourdes armures sur les champs de bataille, évitant ainsi de pourfendre son propre cousin !

Les armoiries stéphanoises sont celles de la noble famille Binet, et notamment Jacques BINET gouverneur du château de Tours en 1460 et seigneur d’Andigny, domaine féodal sur le territoire de notre commune. C’est en effet à cette époque que les hameaux ruraux agricoles et religieux se regroupent en communes, choisissant alors comme emblème celui du seigneur propriétaire, protecteur et surtout récolteur des impôts. Depuis Jean Binet, maître d’hôtel du roi Henri II de Navarre et maire de Tours en 1524, d’autres Binet auront ce rôle, et c’est notamment Jérôme Binet, maire en 1600, qui appose l’étoile d’argent sur les armoiries familiales que l’on retrouve encore aujourd’hui sur un battant de la porte de la cour de l’hôtel Binet, monument historique de la rue Paul Louis Courier à Tours.

Maintenu après la révolution française comme dans la plupart des villes et communes, ce blason est encore aujourd’hui l’emblème de Saint Etienne de Chigny. Signes de reconnaissance ultime, les images symboliques, infographies stylisées sont omniprésentes aujourd’hui. Elles forment un langage compréhensible par tous et pour tous. Héraldique moderne, les chevaliers du street art marquent ainsi de leurs « Blases » colorés les murs gris de leurs territoires graphiques.

La Bresme

Avec les fortes pluies de cet hiver, la Bresme s’est rappelée à notre bon souvenir et a parfois généré quelques inquiétudes chez les riverains. La Bresme, qui prend ses sources à Sonzay et Semblançay, draine les communes de Pernay, d’Ambillou avant de servir de frontière entre Luynes et Saint Etienne de Chigny. Un syndicat intercommunal de curage avait été créé pour gérer l’entretien de cette rivière. Un mot « curage » qui reflète bien les méthodes de l’époque : recalibrage mécanique et agressif de ses berges, élargissement et canalisation, barrages intempestifs et un cours perturbé par des plans d’eau peu respectueux de son écoulement sans oublier les diverses pollutions des eaux.

Cela s’était traduit par la disparition des écrevisses, la raréfaction de certaines espèces de poissons et en partie aval, un envahissement par les lentilles et autres nénuphars. Aujourd’hui les regards sur les rivières ont changé et la « Directive Cadre sur l’Eau », relayée par l’Agence de l’eau Loire-Bretagne, le conseil Départemental et la Région ont fixé deux objectifs majeurs : obtenir une eau d’excellente qualité et assurer la continuité écologique du cours d’eau.

Le syndicat de la Bresme (fini le curage) a lancé en 2006 un programme de réhabilitation accompagné d’une période de suivi étalé sur 5 ans. Les résultats ont été encourageants : la faune et la flore ont retrouvé une bonne diversité (même si certaines espèces indésirables sont présentes, souvent issues d’aquariums malencontreusement vidés en pleine nature ). Pour conforter les progrès enregistrés, le Syndicat de la Bresme, toujours dans le cadre de la loi sur l’eau, a lancé en 2013 un nouveau programme d’actions sur 5 ans  pour un montant d’environ 940 000 € financé à 80% par les deniers publics (Conseil Départemental et Agence de bassin), les 20% restant à charge des riverains. Ces travaux portent notamment sur le profil de la rivière : resserrement des berges par la création de banquettes végétales, diversité des fonds, sablonneux ou rocheux, création de zones rapides et calmes pour permettre aux poissons de frayer… Sans oublier d’entretenir les berges. On peut déjà constater que la rivière a retrouvé un certain dynamisme et on peut à nouveau entendre le chant de l’eau qui glisse le long des berges.

La Loire et la Bresme, une cohabitation pas toujours simple. En tant qu’affluent, la Bresme se jette dans la Loire. Si vous observez ce qui se passe au niveau de Pont de Bresme, vous constaterez que la Bresme passe par un seuil sous la RD952 avant de rejoindre la Loire.  Mais vous verrez également que des portes en acier peuvent bloquer ce passage. En effet, en cas de forte crue de la Loire, ces portes sont fermées et empêchent la remontée des eaux du fleuve vers le lit de la Bresme. Celle-ci est alors contrainte de s’étaler dans son lit majeur, avec un réel risque d’inondation. Dans les années 60, une forte crue avait submergé les « bas de Luynes » à l’emplacement de l’ancienne gendarmerie et du Crédit Agricole. Un système de pompage avait alors été mis en place à Pont de Bresme pour évacuer les eaux de rivière par une canalisation traversant la chaussée de la RD. L’installation étant devenue vétuste et d’une efficacité peu avérée, elle a été désactivée.  Tours Métropole, qui assure désormais la compétence rivière et inondation, a entamé des études sur l’éventuel maintien de cet équipement.